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Des boutiques virtuelles proposant des produits dits « éco-responsables » et éthiques fleurissent en Belgique. La question de la livraison et de ses émissions de CO2 est cruciale.
Mis en ligne le 18/11/2019 à 17:39 par Laetitia Theunis
Nourriture, gadgets, produits d’hygiène ou vêtements, la consommation est à portée de clic. Appâté par les boutiques virtuelles ouvertes 24h/24, jamais le Belge n’a autant consommé sur la toile. Le dernier baromètre de l’e-commerce a recensé 70 millions de transactions en 2018 dans notre pays. Soit une augmentation de 16 % par rapport à 2017. Le nombre d’e-commerces a également progressé de 18 % et dépasse désormais les 24.000 unités. Certains surfent sur la vague verte, mêlant les notions « d’éco-responsabilité », de « zéro déchet » et d’impact sociétal positif.
Voici quelques semaines, un nouvel acteur de l’e-commerce belge a poussé son premier cri. Il répond au nom de Waio. « Il s’agit d’une place de marché regroupant uniquement des vendeurs de produits éthiques et « éco- responsables ». Nous voulons leur donner plus de visibilité afin d’encourager les acheteurs à consommer différemment, à opter pour des produits qui réduisent de manière significative leur empreinte environnementale et sont meilleurs pour la santé », expliquent les Bruxellois Gilles Davignon et Bastien Leflere.
Les produits non alimentaires qu’ils sélectionnent correspondent à une ou plusieurs des six valeurs que prône Waio : l’éco-design, le local, des produits non toxiques, des articles bio, le commerce équitable et le bien-être animal.
Prélevant une commission sur les ventes, Waio sert d’intermédiaire. Et ce, entre acheteurs peu prompts à quitter leur canapé pour faire leurs emplettes et vendeurs peu visibles et méconnus du grand public, lesquels sont déjà eux-mêmes intermédiaires entre producteurs et acheteurs. Jean-Baptiste Corbisier est l’un de ces vendeurs. Etudiant-entrepreneur à l’Unamur, il a lancé un e-commerce dénommé Briocoli proposant des produits les plus locaux et générant le moins de déchets possible. Visant, de prime abord, les étudiants de sa faculté en Sciences de gestion, le retrait de la commande se fait à la bibliothèque universitaire, sans frais mais à un moment déterminé à l’avance.
Désormais, via Waio, ses produits sont susceptibles de voyager beaucoup plus loin. Et donc, de nécessiter l’emploi d’emballages supplémentaires. Mais aussi d’émettre davantage de gaz à effet de serre pour leur transport par véhicule motorisé. La plate-forme intermédiaire a cette caractéristique de déléguer la partie logistique à ses distributeurs et vendeurs tout en compensant financièrement les émissions de CO2 liées. Néanmoins, dans l’optique de limiter l’empreinte environnementale, ne vaudrait-il pas mieux privilégier une livraison moins gourmande en énergie ?
Kami Basics, un autre jeune e-commerce belge de produits « éco-responsables » non alimentaires, a opté pour le vélo. Cette livraison à la force des gambettes demande de circonscrire son appétit commercial à une zone géographique plus petite. Jean Pissevaux, diplômé de Saint-Louis à Bruxelles, a opté pour la capitale. Il a développé, en sus, une stratégie d’emballage en accord avec les valeurs environnementalistes qu’il défend. « Pour l’emballage de ses colis, Kami Basics récupère les cartons de plusieurs commerces voisins. À Bruxelles, ils sont livrés exclusivement à vélo par Molenbike et gratuitement. » A noter également que 15 % des produits proposés ont été conçus à la main en Belgique.
Cette boutique en ligne bruxelloise de produits surfant sur la mouvance « zéro déchet » (réutilisables à l’infini ou compostables en fin de vie) ne refuse toutefois pas de se voir conquérir d’autres territoires. « Pour les livraisons en dehors de Bruxelles, Kami collabore avec Hytchers, une solution de « crowdshipping » made in Belgium : via leur application, des particuliers qui font la navette d’un point A vers un point B peuvent embarquer un colis à un point relais et l’amener au suivant. Certes, le délai de livraison est plus lent mais moins de CO2 est émis. Cette réflexion de réduction de gaz à effet de serre dicte tous nos choix en matière de logistique. » Dans cette optique, l’entrepreneur se verrait bien installer des franchises dans d’autres grandes villes belges pour y écouler des produits « hyperlocaux ».
Par L.Th.
Il n’est pas nécessaire d’être habillé comme un sac à patates pour s’inscrire dans la mode « écoresponsable ». Myriam Assebane et son frère Younès ont fondé Byoo Store en décembre 2018. Cet e-commerce belge propose des chaussures, vêtements, maroquinerie et bijoux conçus de manière écologique avec un impact environnemental faible et dans des conditions de travail respectueuses pour l’ensemble des salariés. Et ce, sans faire l’impasse sur le style. « La mode est dans le top 3 des industries les plus polluantes au monde. C’est un secteur responsable de ravages écologiques et d’inégalités sociales. Mais, de nombreux créateurs veulent promouvoir un monde meilleur à travers une mode plus responsable. Malheureusement, ils ne bénéficient pas de la visibilité des géants de la Fast Fashion. Notre site est là pour les mettre en avant. » L.Th.
Retrouvez cet article sur Demain La Terre : https://demainlaterre.lesoir.be/261124/article/2019-11-18/le-commerce-belge-surfe-sur-la-vague-verte#:~:text=L'e%2Dcommerce%20belge%20surfe%20sur%20la%20vague%20verte,%C3%A9missions%20de%20CO2%20est%20cruciale.&text=Le%20nombre%20d'e%2Dcommerces,d%C3%A9passe%20d%C3%A9sormais%20les%2024.000%20unit%C3%A9s.